Pleine Lune
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 Contes des 600 sources

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MessageSujet: Contes des 600 sources   Contes des 600 sources Icon_minitimeDim 30 Sep 2007, 13:27

JULIEN , LISETTE et la SOURCE St AUBIN

Le bâton que tenait Julien lui servant
de canne était aussi tordu et vrillé que son propre corps. Le
temps, les frimas n’avaient épargnés ni l’un ni l’autre. C’était
à la fin de l’hiver. Un vent glacial tournoyait enrobant l’immense silhouette
du Puy-de-Dôme puis vint s’étaler sur la plaine de Laschamp tel
un monstre rugissant faisant vaciller le vieil homme. Il marchait à pas
lents et lourds luttant contre le souffle de la bête. Sa vieille cape
noire virevoltait tel un mouchoir et ses cheveux blancs hirsutes lui donnait
l’air de sortir directement d’un livre très ancien. Il venait du petit
village de Ceyssat et passant par le Col de la Moreno ses pas l’avaient amené
au bord de cette plaine immense, au pied de ce volcan éteint . D’aucun
disent de celui-ci, encore aujourd’hui, qu’il pourrait se réveiller et
créer bien des déboires aux habitants de la grande ville située
sur le parcours des vents dominants. Que faisait-il ce vieil homme perdu au
milieu de nulle part dans la nuit qui devenait de plus en plus profonde ?
Il semblait être guidé par son bâton et par des souvenirs
lointains, tête baissée les yeux rivés au sol boueux.


Quand il était jeune, Julien était un homme vif et costaud , d’allure
altière, son regard bleu et ses cheveux noirs comme du charbon
lui avait valu bien des conquêtes féminines. A vingt-huit ans il
battait la campagne par monts et par vaux dit-on et l’Auvergne n’en manque pas.
Du Cantal aux Combrailles en passant par le Cézallier il avait pour métier
d’offrir ses bras vigoureux à qui voudrait l’embaucher pour la saison
pendant la fenaison ou à l’approche de l’hiver pour couper le bois. Rien
n’était insurmontable pour lui tant sa force physique était impressionnante.
Il trouvait du travail dans n’importe qu’elle ferme et n’avait que l’embarras
du choix mais se plaisait à rester là ou les repas étaient
mieux servis et la soupe abondante. La qualité et l’accueil des fermiers
jouait pour beaucoup dans ses choix car c’était un gars dont le cœur
ne pouvait se passer de ces humbles attentions distillées par certains
fermiers ou plutôt certaines fermières devrais-je dire. Il
s’arrêtait là ou son cœur lui
disait de s’arrêter. C’est ainsi qu’un jour il connu Lisette, fille d’un
fermier rustre mais sympathique qui avait pris Julien en affection et
le considérait comme son propre fils. Chaque année à la
même date Julien s’arrangeait pour ne pas rater le rendez-vous avec le
père Roger comme il se plaisait à le nommer. C’était pour
lui l’assurance d’un travail bien rémunéré et d’une bonne
soupe chaude chaque soir servie par celle dont les yeux pétillaient de
bien être et d’admiration quand elle croisait le regard de Julien. Il
y avait quelque chose dans l’air quand ils se trouvaient dans la même
pièce. Julien faignant de ne pas la voir, les yeux dans sa soupe, son
esprit, lui, ne se gênait pas. Toutes ses pensées accompagnaient
cet être délicieux qu’il avait pourtant vu grandir au fur des années.
Lisette était une belle fille
à présent et commençait à causer bien des soucis
à Père Roger qui prenait de plus en plus conscience qu’un trésor
était sous son toit et épiait toute personne susceptible de le
dérober. Biensur Julien en faisait partie, mais paradoxalement c’était
le seul en qui il avait confiance. Il n’était en rien semblable à
ses frustes qui, en un rien de temps, auraient collés leur regard
sur les jupes de Lisette sans pouvoir sans détacher. Elle était
un peu boulotte mais cette rondeur lui conférait encore plus de charme.
Ses yeux gris-verts ronds et larges subjuguaient par leur beauté . Quand
elle souriait son visage devenait lumière faisant apparaître des
dents blanches bien alignées et remonter ses pommettes écarlates.
Ses cheveux longs et blonds mal coiffés se déversaient de part
et d’autre de son visage d’ange surmonté d’une frange inégalement
taillée. Cela lui donnait une allure sauvageonne. Elle était d’une
taille moyenne. Julien avait remarqué qu’elle lui arrivait à hauteur
du menton lui qui était un peu plus grand que la moyenne. Lisette se
plaisait parfois à l’approcher quand il était dans les champs
sous le soleil ardent elle venait lui apporter à boire. La fourche à
la main il s’arrêtait net de travailler laissant suspendue dans les airs
cette touffe de foin dont il n’en avait plus rien à faire ! Car
quand il la voyait il restait comme paralysé par le bonheur qui l’envahissait.
Il n’osait pas se l’avouer et malgré maintes réticences de son
égo mal placé il en vain un jour à l’abdication totale
de son auto-censure. C’est ainsi qu’il compris que l’amour était en lui
comme le sang dans ses veines. Quand il réalisa cela il prit peur car
jamais un sentiment d’une telle force n’avait pris place dans l’ensemble de
son corps. Lui qui l’avait vu grandir adolescente puis jeune femme à
présent, seul restait cet amer sentiment de culpabilité par rapport
à Père Roger qui n’avait cesse que de chasser les gueux et prétendants
de toutes sortes. De son côté Lisette s’étonnait elle aussi
de l’effet grandissant que lui faisait Julien. Un simple regard croisé,
une toute petite seconde au fond de ses yeux la faisait rougir comme un coquelicot
si bien que consciente du phénomène elle évitait soigneusement
son regard en présence de son père et préférait
baisser les yeux. Tout au fond d’elle même elle le trouvait si beau ,
si attachant, si doux que son cœur ne résistait pas à un échange
de regards prolongé. C’était comme si son corps parlait pour elle,
ses mains tremblaient parfois quand elle posait le bol de soupe devant Julien. Le simple frôlement
de cet homme qu’elle connaissait pourtant depuis des années la décontenançait..
Pour ne pas trahir ses impulsions inexplicables elle finit par ne plus servir
à table près de Julien. Elle servait du côté de son
père qui était assis en face puis faisait glisser le bol à
Julien qui ayant compris instinctivement tendait ses longs bras pour le
saisir sans lever les yeux ou alors simplement pour fixer le patron Père
Roger. Un simple merci des plus neutres sortait de sa bouche, lui qui aurait
voulu s’esclaffer : « Merci , ma belle Lisette, merci, merci
pour tout ce que tu es, je t’aime, je ne sais pas pourquoi mais je t’aime plus
que tout ! Cette soupe je vais la boire comme si elle venait du ciel, c’est
toi que je vais boire , ton corps, ton âme, merci ma belle..!« …Père
Roger qui n'était pas né lors du dernier orage finit par se douter
qu'ils n’étaient pas indifférents l’un à l’autre. Il y
a des choses dites qui ne le sont pas et des choses non dites qui le sont. Mais
d’une manière étonnante cela ne l’incommodait pas , car c’était
Julien , son Julien. Il eut même un semblant de rictus involontaire une
soir en voyant Julien plonger dans son assiette quand apparut Lisette pour servir.
Plus elle approchait, plus il disparaissait dans sa soupe, lui qui se
tenait droit d’habitude ne devenait que l’ombre de lui même quand elle
apparaissait dans la pièce. Roger décida de laisser faire. Il
se souvint alors comment il avait connu et aimé sa tendre épouse
qui devait lui donner ce bel enfant. Il n’aurait pas voulu que son propre père
ou qui que ce soit fasse obstacle à cet amour d’antan. Sa souffrance
aurait été insupportable tout comme le fut la disparition de sa
femme prématurément . Sa plaie restait encore béante et
ne se fermerait qu’avec le couvercle de son cercueil pensait-il… Il ne voulait
pas faire subir à Julien ce qu’il ne voulut pas qu’on lui fit. Père
Roger contrairement à certains "rabougreux" de la campagne
avait une très haute estime de l’amour, pour y avoir goûté
lui-même. Son apparence austère , de chêne brut, il n’en
possédait pas moins à l’intérieur un cœur gros comme une
patate. C’était son expression favorite : « j’en ai
gros sur la patate aujourd’hui ! « Cela voulait dire :
« j’ai bien travaillé , je suis très fatigué
« , c’était sa façon à lui de détourner
l’attention tout en évacuant la profonde peine qui le rongerait jusqu’à
la fin de ses jours.. Seule sa fille était capable de saisir ce double
sens subtil. Sa patate à lui s’était son cœur et quand il l’évoquait
Lisette savait qu’il avait pensé très fort à sa mère
disparue depuis déjà dix ans. Peu à peu Julien et Lisette
avec la bénédiction inavouée de Père Roger en vinrent
à se retrouver seuls quelques fois à la tombée du jour
juste après le souper . Devant la ferme près du puits dans une
semi-obscurité propice à tous les aveux. C’était là
pour tous les deux un moment d’extrême bonheur qu’ils se plurent à
renouveler de plus en plus, puis quotidiennement. Cela devint un rite. Roger
les voyait faire depuis la fenêtre de sa cuisine et c’est là qu'il
en avait « très gros sur la patate ». Sa femme
lui manquait et la retrouvait en Lisette alors que dans cet homme maladroit
et courbé de timidité il y voyait sa propre image. Un soir devant
ce spectacle attachant , derrière les carreaux poussiéreux quand
Julien pris timidement la main de Lisette une larme coula sur sa joue et il
la laissa couler le long de ses rides jusqu’au bout du menton ou elle se perdit
dans sa barbe de cinq jours.


Dehors les jeunes , comme il les appelaient, de plus en plus proches chaque
jour. Puis un soir à l’heure rituelle il ne les vit plus près
du puits. Julien et Lisette d’un commun accord avaient décidés
de ne plus s’exposer de la sorte devant la maison car ils savaient jusqu’ou
pouvait aller leur attirance mutuelle. Il était sûr que de Manson
à St Genès, d’Orcine à La Font de l’arbre que la nouvelle
se répandrait très vite.
Un matin d’orage alors que Père
Roger mena ses bêtes à la foire aux bestiaux de La Rodade à
Montferrand, Julien prétexta une blessure au pied droit pour ne pas l’accompagner
comme il le faisait d’habitude. Lisette était seule à la maison
et préparait déjà le dîner quand dans le cadre de
la porte de la cuisine Julien apparut ( ne boitant plus ! ).
__ Lisette
.. ! viens je dois te dire quelque chose … !
Elle ne fut qu’à peine étonnée
et devinait ou espérait depuis longtemps ce qu’il avait à lui
dire , ce serait sans doute quelque chose de beau de tendre… Elle retira les
casseroles du feu de la cuisinière à bois, s’essuya les mains
sur son tablier de maîtresse de maison qu’elle jeta à travers la
pièce. Julien la prit par la main et ils sortirent ensemble loin de la
ferme. Sur la route de Manson une petite promenade était propice aux
genres d’aveux auxquels Lisette s’attendait. Julien avait tout prévu,
tout calculé et la tirant par la main, sûr d’être seuls,
perdus dans l’immense plaine de Laschamp à l’ombre de la chaîne
des Puys il lui fit une déclaration d’amour des plus romantiques, des
plus fougueuses et des plus sincères que la Chaine des Puys eut jamais
entendu.
Il faisait très beau, le soleil piquait les visages et un léger
vent d’ouest faisait danser la belle chevelure de Lisette. Tout était
réuni pour que la déclaration d’amour fut emprunte du plus pur
romantisme qui soit. Après avoir cueilli quelques fleurs des champs il
s’agenouilla devant elle et lui tendit son bouquet de fleurs sauvages en lui
disant avec une accentuation profonde :
__Lisette,
je t’aime… « puis il ajouta « Je t’aime plus que tout
au monde, plus que le ciel et la terre et que les volcans en soient témoins
, je t’aimerais jusqu’à la fin de ma vie et même au-delà
… » Les mots sortaient les uns accrochés aux autres, ce discours
là n’était pas calculé, écrit , appris par cœur,
il sortait des entrailles d’une être profondément amoureux comme
la lave trop longtemps contenue dans l’antre d’un volcan.
__Je t’aime tant Lisette que mon cœur explose quand je te vois et qu’il saigne quand il ne te voit pas, je jure devant le ciel, la terre et le feu de t’aimer jusqu’à la fin des temps. La vie de l’Univers n’est rien à côté
du temps que j’aimerais passer auprès de toi. Tu es mon soleil, réchauffe
moi mon amour, toujours réchauffe moi…. Je t’aime tant !… »
A ces mots Lisette embrassa les mains tremblantes de Julien puis s’agenouilla
d’elle même dans la grande prairie immense et belle. La gorge nouée
par cette déclaration si profonde, si romantique, si irréelle,
Lisette ne put que lâcher un maigre :

___ Moi aussi… ! … je t’aime … « Avant de fondre en larmes dans
les bras de son bien aimé.
Les deux amoureux restèrent ainsi longtemps agenouillés collés
l’un à l’autre pleurant de bonheur et s’embrassant passionnément
, tendrement. Il prit entre ses deux grandes mains le visage de sa bien-aimée
et le couvrit de baisers tendres sur le front, le nez , la bouche , les joues
pas un millimètre carré de son visage n’y échappa . Lisette
ne put que tendre les lèvres en fermant les yeux. La chaleur du soleil
qui venait frapper directement son visage le rendait écarlate ainsi que
les baisers fous de son amoureux. Ils finirent par .......

(le texte étant trop long pour le forum je le coupe en deux)

texte protégé intégral Frédéric Gomez
tiré du site:
http://www.capella1.com/st_aubin.htm



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MessageSujet: suite...   Contes des 600 sources Icon_minitimeDim 30 Sep 2007, 13:42

...........................

s’étreindre de tout
leur corps et rouler dans l’herbe chaude en poussant des cris de bonheur. La
prairie en fut toute aplatie, beaucoup de fleurs ne s’en relevèrent pas !..
jusqu’au moment ou ces deux corps n’en formant qu’un vinrent buter contre un
arbre, le premier d’un bosquet. Les deux amoureux imbriquèrent leur regard,
étonnés d’avoir été stoppés dans leur roulade
folle. La vue du bosquet les inspira tout naturellement , ils y trouvèrent
refuge pour l’accomplissement total de leur amour, cachés du reste du
monde ! Ils devinrent amants pour l’éternité et pendant des
jours , des semaines, des années ils revinrent sans cesse dans
ce petit bosquet pour s’enivrer de tendresse et s’aimer d’un amour irréel
et absolu.[center]


Bien après la mort de Père Roger les deux amants qui habitaient
ensemble dans la maison du père venaient régulièrement
à l’ombre du bosquet… C’est là que la malheur s’abattit un jour
sur la pauvre Lisette dans sa trentième année. Alors que les deux
amoureux plaisantaient et se chamaillaient comme au début de leur amour,
un vilain frelon vint à planter son dard sous le menton de Lisette juste
sur la gorge. Elle poussa un grand cri en disant :


__C’est
une guêpe, une grosse guêpe ! « tout en se tenant
le cou qui se mit à enfler spectaculairement et très rapidement.


Julien
désemparé ne savait que faire pour soulager sa bien- aimée…
Elle se coucha sur l’herbe le visage gonflé et rouge, ses yeux ne voyant
plus l’agonie fut brève et presque instantanée. Le temps d’un
éclair elle perdit la vie dans un souffle rauque et effrayant… Julien
la pris dans ses bras tremblants lui massant le visage et sa gorge démesurée
. Il ne savait dire sans s’arrêter que:


__Lisette
…Lisette…Lisette…Lisette…. » De grosses larmes coulèrent sur
son visage décomposé par la souffrance. Tout était arrivé
si vite !


__Reviens
BB ! Lisette mon amour « …Il poussa alors un cri de douleur
si fort qu’on l’entendit à des lieux, un cri d’horreur et d’amour tel
un fauve meurtri touché à mort. Sa douleur fut si grande que ses
cris devirent des hurlements. La nature toute entière suspendit son souffle,
il n’y eu plus aucun bruit seul la voix de Julien résonnait dans les
montagnes…Lisette avait fermé les yeux.



Les cris de souffrance laissèrent place aux pleurs, Julien qui tenait
encore son amour dans les bras versa toutes les larmes de son corps et
même bien davantage. Des grosses larmes chaudes s’abattaient sur le sol,
encore et encore durant des heures, il ne fit que pleurer. On dit qu’il resta
ainsi pendant plusieurs jours et plusieurs nuits déversant à torrent
tout ce qu’il lui restait jusqu’à épuisement total. Chaque larme
tombée s’infiltrait dans le sol et il en eut beaucoup près du
petit bosquet ou ils s’étaient tant aimé !…



Depuis ce grand malheur on ne revit plus Julien de la plaine de la Limagne jusqu’aux
plombs du Cantal, du Limousin aux Monts du Forez jamais personne ne le croisa,
il s’était comme fondu dans la nature. Jusqu’à ce soir du mois
de février ou la silhouette d’un vieil homme apparut comme par magie.
Tremblant, cheminant lentement un bâton tout noueux à la
main. Peu de gens le virent passer mais la nouvelle alla bon train car dans
le pays on connaissait bien l’histoire, c’était devenu même
une légende que les grands parents racontaient aux enfants. Tout le monde
savait qui était Julien et Lisette et comment s’était terminé
cette histoire d’un amour fou.


__C’est
Julien… ! « dit un ancien presque à voix basse après
son passage devant chez lui… » il revient…c’est lui je le reconnais… »
Les gens du village que venait de traverser le vieil homme se regroupèrent
autour de l’ancien en l’écoutant avec attention, étonnés
puis subjugués


__C’est
Julien je vous dit ! Il revient … regardez le il va vers le bosquet !…



En effet la silhouette du vieillard se dirigeait vers le petit bosquet sur la
route de Manson. Les villageois l’observaient de loin puis quelques uns
le suivirent à distance convaincus que c’était bien Julien , l’homme
de la légende qui revenait. Ils étaient fascinés et cela
devint communicatif… Sans bruit , en chuchotant tous les habitants sortirent
de leur maison et à pas plus lents que le vieil homme se dirigèrent
vers lui, comme on suit une vision de peur qu’elle ne disparaisse. Convaincus
qu’il allait se passer quelque chose, que tout cela n’était pas normal
ou alors tellement extraordinaire après tant d’années ! Le
retour de Julien paraissait surnaturel.



Quand il atteignit l’orée du bosquet une grande foule le suivait à
distance sans bruit , chacun tenant un flambeau ou même une bougie, car
la nuit était profonde déjà et le ciel couvert ne laissait
apparaître aucun scintillement d’étoile. Il s’arrêta à
l’endroit ou bien des années auparavant il avait tant aimé Lisette,
il baissa la tête comme pour mieux s’imprégner des images du passé
. Sa silhouette se confondait avec le paysage obscure. Il resta là durant
de longues minutes recueilli puis sembla soudainement habité par quelque
chose ou quelqu’un. Son vieux corps vrillé se redressa miraculeusement
en levant la tête il brandit son bâton en direction de la constellation
d’Orion. D’une voix claire et forte assurément pas celle d’un vieillard
rabougri , il s’exclama :


___Mon
amour … ! Je viens te chercher… ! «


Puis
il frappa trois coups avec son bâton sur le sol trempé, celui-ci
trembla alors comme surpris dans sa somnolence. Un grand « houu
.. ! » d’étonnement et de peur se fit entendre dans la
foule qui restait là à quelques dizaines de mètres . Au
moment de l’impact du troisième coup de bâton jaillirent des étincelles
électriques sous les pieds de Julien, puis un feu d’artifice, des fontaines
d’étincelles se succédèrent l’enveloppant totalement.
Un boule de feu s’en échappa et passa au-dessus de la foule qui restait
muette de stupeur. Un ruban blanc fait d’étincelles , de poudre
d’étoile et de sable enveloppa l’homme qui ne bougeait pas, le regard
toujours tourné vers l’étoile Beltégeuse d’ Orion…Ce ruban
devint de plus en plus lumineux et s’enroulait autour des ses bras, ses cuisses,
son torse, son cou , sa tête puis s’éleva à quelques mètres
au dessus de lui et resta suspendu durant quelques secondes avant de venir percuter
le sol devant le Julien créant un gigantesque gerbe d’étincelles
d’or et d’argent . La foule observa alors Julien encore plus attentivement quand
il se pencha, il était de dos et son ombre dansait dans la lumière
du feu d’artifice qui s’éteignait peu à peu. Il semblait
saisir une une forme humaine visible de plus en plus quand Julien la porta à
hauteur de sa poitrine toujours tourné le dos à la foule,
quelqu’un , sans doute un ancien ne pu s’empêcher de crier :


___ C’est
Lisette !.. c’est Lisette.. elle est revenue .. elle est vivante !…
« En effet comme toute étourdie après un long
sommeil le visage de Lisette s’anima et fixa, avec tendresse, Julien qui ne
s’était toujours pas retourné.


La
foule unanime ne put retenir un :


___
Hooo.. ! « prolongé de stupéfaction !


L’homme
qui portait Lisette dans ses bras se retourna presque brusquement et cria à
la foule médusée


___ Je
vous avais bien dit que nous resterions ensemble pour l’éternité
et que l’amour est plus fort que tout ! vous n’aviez donc pas compris !… »



Julien qui n’était plus ce vieillard courbé, rajeunit de seconde
en seconde , se rides s’effaçairent les unes après les autres,
ses cheveux retrouvèrent leur densité et leur noirceur . Ce fut
un véritable miracle. Il venait de retrouver sa jeunesse du temps ou
il était avec Lisette , il rajeunit de soixante ans en une minute…. Il
finit par dire d’une voix de plus en plus assurée et forte .


___
Nous laisserons ici nos larmes . Celles de la joie et de la peine ... "
Ce furent là ses dernieres paroles.



Lisette qui était rayonnante de bonheur dans les bras de son bien aimé
comme si le temps s’était arrêté depuis plusieurs dizaines
d’années, pencha sa tête et la posa sur la poitrine de Julien en
fermant les yeux de bonheur. Le couple dans un halo de lumière s’éleva
lentement du sol, leurs regards étaient soudés puis prenant de
la vitesse au fur et à mesure de leur ascension ils atteignirent la vitesse
de la lumière dans une traînée de poussières blanches
comme celle des comètes. On ne vit bientôt plus qu’un point lumineux
qui diminuait peu à peu . Le ciel s’était découvert et
Orion qui s’était levée à l’ouest finit par avaler ce minuscule
point de lumière.



Julien avait gagné, il allait vivre avec son amour de toujours jusqu’à
la fin des temps. Quand tout fut finit, il planait sur la plaine un silence
profond et mystérieux, puis des voies d’enfants déchirèrent
le silence puis vint celle des femmes et des hommes . Chacun semblait sortir
d’un rêve et les commentaires fusaient. Un enfant s’approcha de l’endroit
ou était réapparu le jeune couple puis dit : «
il y a de l’eau qui sort !.. « Sa mère se précipita
vers l’enfant et fixant à son tour le sol s’écria :


___ Ce
sont les larmes de Julien .. ! elles ressortent.. elles ressortent.. !
elles remontent à la surface… »


Un
filet d’eau jaillissait de terre.


___
.. et celles de Lisette aussi « dit un homme qui s’était
approché précédent la foule qui s’approcha curieuse et
encore ébahie. Tout le monde tomba d’accord pour dire que c’était
bien les larmes du couple qui coulaient là.



Aujourd’hui le filet d’eau est devenu une source elle coule en abondance et
ne tarie jamais même par temps de sécheresse. Dans la plaine de
Laschamp au pied du Puy-de-Dôme . Ils y en a qui beaucoup qui disent que
c’est une source de jouvence, qu’elle efface les rides, rend ceux qui la boivent
amoureux, guérit les chagrins d’amour et qu’elle est très bonne
pour les yeux.



Pardonnez moi la mise en page mais j'ai pas pu faire autrement
Texte tiré du site:
http://www.capella1.com/st_aubin.htm
Toute
ressemblance avec des personnes existantes ou

ayant
existées est tout à fait fortuite.
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droits réservés copyright mars 2006 Frédéric
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Textes originaux protégés
Dépôt légal mars 2006 ISBN 2-907397-00-1
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MessageSujet: le lion et la source   Contes des 600 sources Icon_minitimeDim 30 Sep 2007, 14:01

Le Lion et la source de St Floret

Il y avait un jour dans un pays connu sous
le nom de St Floret , de très pauvres gens qui avaient depuis longtemps
perdus toute illusion et le sens de la belle vie. C’était pour la plupart
des gens de la terre aux mains tordues par le vent froid des hivers trop rudes
et tout le temps passé à travailler la terre. Les femmes portaient
des châles noirs comme la nuit et de longues
robes qui traînaient derrière elles. Coiffées d’un foulard
si vieux qu’il s’effilochait sur les bords. . Les hommes d’un tempérament bourru , l’œil noir et le regard inquiet
regardaient
chaque étranger d’un air méfiant.
Les paroles ne sortaient que rarement de leur bouche surmontée d’une
très grosse moustache pour certains d’entre
eux. Quelques uns s’étaient laissé pousser la barbe par lassitude
sans doute. Leurs vêtements taillés dans une toile grossière
rapiécée et usée portaient les marques des labours tardifs
ou les traces des griffes de buissons épineux.. Leur pantalon tombait
sur des godillots maculés de terre , certains portaient encore des sabots
remplis de paille pour les rendre moins corrosifs. Les enfants quand à
eux avaient des yeux d’anges effrayés et quand le vent soufflait ils
clignaient des yeux . Leur visage semblait si triste qu’ils faisaient peine
à voir . Ils étaient habillés de vieux linges rapiécés
et trop court. C’étaient des gens pauvres parmi les plus pauvres que
comptait la région. Le creux des montagnes
étaient leur seul refuge . Quand la bise se mettait à souffler
, alors chacun allait se mettre à l’abri et dans chaque maison les cheminées
se mettaient à fumer… Dehors seule la cime des sapins dansait une danse
folle, quelques chiens aboyaient et se faisaient écho .

Ce pays à ce qu‘on dit portait les
traces d’un drame qui s’était déroulé il y a bien longtemps et les gens qui y habitaient succombaient sous le poids de
la douleur et de la culpabilité. Nul ne sait ce qui s’était vraiment
passé mais la rumeur dit que tous les ans un enfant mourrait juste après
l’équinoxe d’automne à la première pleine lune d’une maladie
inconnue. Et tout les ans comme une malédiction le drame se déroulait,
chacun se demandant à qui serait le tour . Dans ce pays nulle fête
était organisée la musique était bannie car le cœur n’y
était plus …

C’est
dans cette ambiance qu’un jour du mois de septembre un cirque passant par là,
planta le chapiteau sur la petite place du village d’à coté, à
Saurier exactement car
à St Floret les maisons
étaient blotties
le long de la rivière et il ne
laissait pas suffisamment d’espace pour un chapiteau et sa ménagerie
. Les gens de Saurier
ressemblaient à ceux de St Floret et la malédiction avait semble t-il fait tache d’huile
ils se ressemblaient par leur étrange attitude et leur apparence sordide.
Le soir de la représentation il y eu un curieux événement
, seuls quelques places avaient été vendues et les bêtes
s’agitaient anormalement dans leur cage . Il y avait un lion et une lionne ,
un singe et plus un lama , un âne et deux chèvres attachées
à un piquet . Les gens de ce pays n’avaient pas le cœur à aller
au cirque pourtant devant l’insistance de certains enfants quelques parents
s’étaient décidés et pour quelques sous ils avaient emmenés
leurs bambins sous les lumières du chapiteau. Les lions tournaient en
rond et se mordaient le queue .. Le singe se jetait curieusement contre les
barreaux de sa prison en poussant des cris si bien qu’ils
réussirent à interrompre le spectacle juste au moment ou le clown
blanc allait entrer en scène. Avaient–t-ils
pressentis quelque chose d’anormal, de curieux de surnaturel peut être
, on dit que les animaux ont l’extraordinaire faculté de ressentir certaines
choses que les humains ne ressentent pas.
La
suite nous le prouva car une fois le spectacle interrompu tout le monde jeta
un regard sur la cage ou était enfermé les deux lions qui rugissaient
tant et tant qu’un frisson couru le long du dos de tous ceux qui étaient
là et bien au-delà, dans la vallée encaissée ou
coule la Couze . C’est alors qu’apparut dans le ciel
brumeux la silhouette d’un étrange fantôme gigantesque et noir,
c’était La Malédiction qui voulait s’abattre sur le petit cirque
qui avait osé
troubler la torpeur entretenue. Ce fantôme
de la malédiction
glaça les deux communautés.
C’est alors que le lion qu’on appelait Gargantua tant son appétit était
grand et ses crocs démesurés excité au maximum par cette
apparition surnaturelle sauta si fort contre les barreaux de sa cage, qu’ils
cédèrent . La terreur du lion avait décuplé sa force.
Il poursuivit le fantôme de la Malédiction tant et tant qu’il finit
par le saisir quelque part du coté de St Floret sur le bord du ruisseau
, sur les flancs de la montagnes . Gargantua mordit la Malédiction plusieurs
fois et lui en arracha une morceau.. Celle-ci voulu s’enfuir mais le lion devenu
fou de peur et de colère la rattrapait sans cesse . L’ombre maléfique
lacéra la gueule du lion à plusieurs reprises de ses griffes longues
et sales . Sa cape noire lui donnait une certaine apparence humaine, mais Gargantua
ne se laissa pas démonter malgré sa position de relative faiblesse
il sauta au cou de la Malédiction et serra fort ses mâchoires comme
des pinces de forgeron . Si fort que celle-ci en se débattant laissa
échapper un cri effroyable, un hurlement à la mort si puissant
qu’il résonna dans la vallée à mille lieux à la
ronde ! Avant de succomber elle réussit néanmoins à frapper
ce pauvre Gargantua d’un grand coup de poignard qu’elle sortir de dessous son manteau. Le fantôme de
la Malédiction mourut et c’était bien mérité tant
le mal qu’il avait fait était immense et avait rendu la population de
la vallée totalement soumise et anxieuse. Quand à Gargantua avant
de mourir, il poussa un rugissement encore plus grand que le cri du fantôme
et se figea instantanément comme un bloc de pierre en baissant légèrement
la tête. Depuis ce jour nul ne subit encore une seule fois le sort de
la Malédiction, les enfants ne mourraient plus après l’équinoxe
d’automne et les gens réapprirent à vivre . Ils réécoutèrent
de la
musique et sur les joues
des enfants il ne coulait plus de larmes de tristesse et de peur mais des
larmes de joie et de gaieté. Les femmes au printemps qui suivit portèrent des vêtements plus colorés car
elles n’avaient plus peur de perdre leur enfant et certaines d’entre elles pour
conjurer davantage le sort chaque fois qu’un enfant était malade montaient
dans la grotte qu’on appèle aujourd’hui la « fontaine du
ventre «
et trempaient un linge d’un enfant malade.
Puis d’un geste brusque le lançaient sur le plafond de la grotte. Si le linge restait collé l’enfant malade serait guérit, si le linge retombait c’est que le remède
n’était pas bon . Il fallait alors changer de médication, si vous
ne croyez
en rien à cette histoire , allez donc jeter un coup d’œil du côté
de Champeix entre Saurier et St Floret, il y a là dans la vallée,
à flanc de coteaux une tête de lion gigantesque en pierre. Dame
Nature dans son immense bonté lui donne même à boire car
elle a fait jaillir une source juste au-dessus de la tête
de Gargantua une source « appelée
la source de la Tête de Lion « pour qu’il puisse
se désaltérer à tout jamais et cela n’est que justice rendue.

Tiré du site
http://www.capella1.com/StFloret.htm
Toute
ressemblance avec des personnes existantes ou

ayant
existées est tout à fait fortuite.


Tous
droits réservés copyright mars 2006 Frédéric
Gomez ( Fico)


Textes originaux protégés
Dépôt légal mars 2006 ISBN 2-907397-00-1


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